Antoine Dupont, un drame évité ?
Si Antoine Dupont est une
magnifique locomotive pour le rugby français, la situation
financière de certains clubs est alarmante.
Des affluences et audiences télévisées de plus en plus
impressionnantes, à tel point que les matches du XV de France
étaient plus regardés, cet hiver, que ceux des Bleus du football,
des résultats à l’avenant, que ce soit pour les troupes de Fabien
Galthié ou les clubs français en Coupes d’Europe: tous les voyants
semblent au vert pour le rugby français.
Et le rugby tricolore se porte d’autant mieux qu’il bénéficie
d’une locomotive à nulle autre pareille en la personne d’Antoine
Dupont. De tous les succès du XV de France et du Stade Toulousain,
le natif de Lannemezan, sacré champion olympique avec l’équipe de
France de rugby VII l’été dernier, est devenu l’une des
nouvelles stars du sport tricolore, au même titre que Teddy Riner,
Léon Marchand ou Kylian Mbappé.
Pourtant, la situation financière des clubs français, si elle
n’est pas aussi catastrophique qu’outre-Manche, est pour le moins
inquiétante, selon Pierre Rondeau, spécialiste en économie du
sport, interrogé dans les colonnes du Parisien. A tel point que des
faillites sont à craindre pour certains pensionnaires du Top
14.
La popularité d’Antoine Dupont est une aubaine
« Le problème et le danger du Top 14, c’est qu’il est
structurellement déficitaire, ce n’est pas conjoncturel. C’est
inhérent à son fonctionnement. Un club n’est pas sanctionné par les
autorités, même s’il est déficitaire, tant que sa solvabilité est
couverte par quelqu’un. C’est évidemment fragile et risqué car il y
a une dépendance », a-t-il ainsi confié auprès du
Parisien.
« Si on adopte une vision libérale, on laisse faire et
à un moment, quand le club ne trouve plus de repreneur, il
s’écroule et on trouve cela normal puisqu’il n’est pas rentable.
Mais le rugby ne suit pas cette règle qui vaut pour les
entreprises », a-t-il poursuivi.
Mais pour Pierre Rondeau, la popularité d’Antoine Dupont
et plus généralement du rugby français est telle qu’elle l’emporte
sur les considérations financières. « Il est populaire grâce à
l’équipe de France et des stars comme Antoine Dupont, il est
médiatique et il peut servir les intérêts d’une personnalité, d’une
ville, d’une région. C’est le paradoxe de l’économie du sport. Un
club n’est pas une entreprise comme les autres. Il a un intérêt
au-delà du cadre économique. »
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