Corentin Moutet, recette d’un exploit…

Cette fois, ce n’est pas pour son caractère, bouillant, ni son
attitude sur le court pendant comme après les matchs, parfois
limite, que Corentin Moutet fait la une des quotidiens ce lundi. Le
joueur français de 26 ans a en effet signé l’un des exploits du
week-end sur la planète tennis en faisant chuter au 3e tour du
Masters 1 000 de Rome Holger Rune, l’un des favoris du tournoi, à
l’issue du match le plus long qui se soit déroulé au Foro Italico
depuis dix-neuf ans (7-5, 5-7, 7-6 et 7-4 au jeu décisif après 3h44
de jeu). Une véritable sensation pour le nouveau vilain petit
canard du tennis tricolore depuis que Benoît Paire a pris du recul.
Depuis ses débuts, jamais encore le natif de Neuilly-sur-Seine,
tombeur du jeune Danois classé au 10e rang mondial, n’était parvenu
à faire mordre la poussière à un joueur du Top 10.

Cela vaudra d’ailleurs à celui qui avait débuté le tournoi de la
capitale italienne dans la peau de 86e au classement de retrouver
le Top 80 après l’épreuve, qu’il s’offre ou pas un nouvel exploit,
mardi contre Jack Draper (5e). Qualifié pour les huitièmes de
finale d’un Masters 1 000 pour la deuxième fois de sa carrière
après s’être déjà hissé à ce stade de la compétition à Bercy il y a
trois ans, « Coco » Moutet, assurément l’un des nouveaux
chouchous du supporters français, associait dimanche cette
magnifique performance de sa part à ses progrès mais également à
cet état d’esprit qu’il a toujours eu de se battre jusqu’au dernier
point.

Moutet : « On a gardé
le cap avec mon équipe, on n’a pas
lâché »

« Je me parlais à moi-même en me disant : « c’est
normal que ce soit dur, c’est normal d’être fatigué ». J’ai
essayé et si j’avais perdu, je n’aurais pas eu de regrets »,
avouait ainsi le héros, d’autant plus heureux que ses derniers
résultats (NDLR : élimination d’entrée à Monte-Carlo, Barcelone et
Madrid, défaite au 2e tour du Challenger d’Aix-en-Provence) étaient
loin de laisser penser qu’il pourrait croquer un joueur du niveau
de Rune.

Là encore, la détermination de Moutet a fait la différence.
« On a gardé le cap avec mon équipe, on a continué à bien
s’entraîner, on n’a pas lâché, on a été courageux à croire en nous
et c’est sympa que ça paye avec ce genre de victoire. »
D’autant que le timing ne pouvait pas être meilleur pour celui qui
avait atteint les huitièmes de finale à Roland-Garros la saison
dernière et pourrait bien mettre de nouveau le feu à la Porte
d’Auteuil dans trois semaines.