Dopage sur le Tour, le terrible aveu de Gérard Holtz
Observateur averti du Tour de
France, Gérard Holtz ne cache pas son scepticisme quant aux
performances des favoris du Tour de France.
Ancienne figure incontournable des rédactions sportives du
service public, Gérard Holtz a couvert plus d’un Tour de
France dans sa carrière de journaliste. Aujourd’hui
retraité du micro, l’intéressé n’en demeure pas moins un
observateur attentif de la petite reine et de la Grande boucle en
particulier. Témoin son livre « Gueules du Tour de
France » fraîchement paru et co-écrit avec son fils
Julien.
En promotion ce samedi sur les ondes de RMC, en ce jour de grand
départ pour l’édition nouvelle du Tour, Gérard Holtz, bien que
passionné, n’a pas éludé les questions qui fâchent pour autant.
« Est-ce que je suis suspicieux ? Oui, bien sûr,
avoue-t-il. Moi je doute de temps en temps en voyant certains
résultats, certaines vitesses, certaines moyennes. Le dopage a
toujours existé dans le vélo. Pourquoi ? Parce qu’il est très
contrôlé. Il y a beaucoup moins de contrôles dans le football, le
rugby ou la boxe. Comme il est très contrôlé, on trouve un peu plus
de dopage dans ce sport qu’ailleurs… »
Devenu comédien, le septuagénaire l’assure: « Tous les
sports sont touchés par le phénomène du dopage ! »
Pas question néanmoins de bouder son plaisir face au spectacle
intense des événements sportifs majeurs. « Il ne faut pas
sans arrêt se gâcher le plaisir. Quand j’écoute un concert des
Rolling Stones, je pense avant tout à leur musique et un peu moins
à ce qu’ils prennent… », souffle-t-il avec malice.
Les Français n’ont pas la moindre chance, selon Gérard
Holtz
Dans ce contexte potentiellement vicié, un coureur français
a-t-il sa chance aujourd’hui ? « La réponse est non,
malheureusement non, estime non sans dépit Gérard Holtz.
Les équipes françaises ont beaucoup moins de budget que les
grandes équipes étrangères. On a de très bons Français. Lenny
Martinez va sans doute gagner une étape et, comme avec Julian
Alaphilippe, il peut y avoir des coups d’éclat. Mais pour gagner un
Tour, il faut une grande équipe autour de soi, une capacité
physique hors norme et de la chance. »
Est-ce à dire que le Slovène Tadej Pogacar, le tenant du titre,
va encore écraser la course ? « Je ne fais jamais de
pronostics. Mais ce qui est sûr, c’est que ce garçon est hors
norme, c’est le nouveau Eddy Merckx. Il court – et ça, c’est
nouveau – pratiquement de la première course de l’année à la
dernière. Il est champion du monde, il gagne les grands tours, il
gagne les classiques… Il gagne tout, exactement comme le faisait
Merckx, qu’on appelait le Cannibale. C’est le favori. Mais comment
va se sentir Vingegaard, qui a quand même gagné deux éditions du
Tour ces dernières années ? Sur trois semaines, c’est toujours
possible qu’un grand champion ait un coup de barre »,
note Gérard Holtz.
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