Gaba: « Je veux être une légende »
S’il n’a pas la prétention de
penser qu’il puisse rester invaincu dans sa catégorie (-73 kg)
aussi longtemps que Teddy Riner, Joan-Benjamin Gaba, sacré champion
du monde pour la première fois de sa jeune carrière, la semaine
dernière à Budapest, entend néanmoins marquer son sport de son
empreinte. Et pas uniquement pour son style, tellement
atypique.
En l’absence de Teddy Riner, néanmoins présent comme spectateur
dans la capitale hongroise, où il avait notamment remis les
médaillés au podium de sa catégorie, Joan-Benjamin Gaba a été le
grand héros français de ces Mondiaux de Budapest qui n’ont pas vu
l’équipe de France écraser la compétition comme on pouvait le
penser étant donné la razzia des Bleus lors des JO de Paris 2024.
Les Tricolores ont quitté la Hongrie avec quatre médailles
uniquement, dont une seule en or. Cet unique sacre, la France le
doit chez les -73 kg à un Gaba venu dans un seul but après sa
médaille d’argent l’été dernier dans la capitale. Le natif du
Chesnay, sacré pour la première fois de sa jeune carrière, à 24
ans, a atteint son objectif.
S’il n’entend pas rester aussi longtemps invaincu que son
illustre aîné chez les lourds – « Non, je suis assez réaliste.
En –73 kg, c’est dur d’avoir un mec qui surpasse les autres pendant
dix ans. C’est impossible » – le fraîchement champion du monde
a néanmoins à l’esprit de marquer l’histoire de son sport. Et ce
dès les prochains Jeux Olympiques : à Los Angeles en 2028.
« Si je suis champion du monde et champion olympique, je suis
une légende. C’est ce que je veux », assure Gaba, conscient
que cela passera déjà par d’autres titres de champion du monde.
« Aller chercher deux, trois, autant de dossards rouges que je
peux, ça, oui », annonce clairement ce mardi dans
L’Equipe le premier Français à grimper sur la plus haute
marche mondiale de la catégorie, conscient que pour asseoir sa
domination, il devra notamment progresser au sol.
Un mental forgé dans les
mangas !
« J’ai un sol (he-waza) plutôt efficace, mais je dois
encore l’améliorer : trouver d’autres axes, d’autres retournements,
pour qu’ils soient vraiment complets. »Et ne surtout pas
modifier en revanche sa technique. Cette manière si atypique
d’agresser son adversaire qui fait la patte Gaba, mais aussi son
palmarès, déjà impressionnant à un si jeune âge. Cela tombe bien :
le Francilien n’a aucunement l’intention de revoir sa façon de
combattre. « Toutes mes techniques sont farfelues, en vrai. Il
n’y a rien que je fais de manière classique. Ce sont des trucs
créatifs. Ça me permet de surprendre les gens. Ils ne savent pas où
je vais aller. »
Ses adversaires ont dû toutefois comprendre qu’il était presque
impossible de désarçonner « JBG », véritable roc mental.
« En fait, je ne doute pas. Je suis concentré. À chaque
instant, je me dis : je vais le battre, je vais le battre, je vais
le battre. Quand je perds sur une séquence, que l’autre m’a mis la
sauce, je me relève et la prochaine séquence, c’est moi qui lui
mets. » Une philosophie qu’il tient des… mangas. « La
mentalité, la détermination… La manière dont c‘est écrit, ça
ressemble vraiment à la vraie vie. »
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