Jeanmonnot, l’incroyable paradoxe

Lou Jeanmonnot va-t-elle enfin goûter à un premier sacre mondial
? Alors que se profile l’individuel femmes, ce mardi après-midi
(15h05), la Franc-Comtoise ne compte toujours aucune médaille d’or
aux Mondiaux, ses trois titres avec les relayeurs français exceptés
(NDLR : Un en relais, un autre en relais mixte simple et un
troisième, la semaine dernière en relais mixte). L’occasion semble
rêvée pour celle qui n’a encore jamais fait mieux qu’une troisième
place (à deux reprises, l’année dernière à Nove Mesto) en
championnat du monde et a dû se contenter pour le moment de deux
cérémonies des fleurs – elle avait terminé 6e du sprint et 4e de la
poursuite deux jours plus tard – depuis le début de ces Mondiaux à
Lenzerheide. Depuis le début de la saison, le calendrier a en effet
réservé deux individuels, à Kontiolahti (sur une distance de 12,5
km légèrement plus courte) et Ruhpolding (sur la distance
habituelle de 15 km), et la nouvelle cheffe de file du biathlon
français, à seulement 26 ans, a remporté les deux. La dauphine de
Franziska Preuss au classement général de la Coupe du monde sera
donc avec sa rivale allemande sacrée sur la poursuite dimanche
après avoir terminé 2e du sprint de vendredi la grande favorite
pour succéder au palmarès à l’Italienne Lisa Vittozzi, montée sur
la plus haute marche lors de la dernière édition mais absent cette
année.

Jeanmonnot : « On se
retrouve dans les bois parfois toute seule pour
skier »

Un vrai paradoxe sachant que Jeanmonnot, qui s’élancera mardi
avec le dossard 52 (NDLR : Julia Simon, dossard 46, sera la
première Française à prendre le départ) est tout sauf fan de cet
individuel sur lequel elle n’a pourtant laissé que des miettes à
ses concurrentes cette saison jusqu’à maintenant. La native de
Pontarlier, qui compte déjà six succès cet hiver, a d’ailleurs
rappelé dimanche au sortir d’une poursuite qui lui avait laissé
« beaucoup d’amertume et de déception » que la spécialité
était loin de faire partie de ses préférées (« ce n’est pas le
format que je préfère, mais j’apprends à l’apprivoiser »).

Elle ne s’en cache d’ailleurs absolument pas. « J’apprécie
peu l’individuel dans le sens où je le trouve trop long et pas
assez « jeu » (…) On est tout seule sur la piste, il n’y
a pas de confrontations, ce sont des grands tours où on se retrouve
dans les bois parfois toute seule pour skier. » Encore une
fois, cela ne l’empêche pas de briller. Et elle a sa recette pour
cela. « Je me dis que quitte à faire quelque chose que je
n’aime pas trop, autant bien le réussir. » Tous les supporters
français seront derrière Jeanmonnot mardi pour l’aider à y
parvenir. Et enfin débloquer son compteur individuel aux
Mondiaux.