L’heure est grave pour le ski français
Sortie bredouille des Mondiaux de
ski alpin, l’équipe de France a rendu sa pire copie depuis vingt
ans. De quoi s’inquiéter au plus haut point à un an des Jeux
Olympiques. David Chastan, le patron des Bleus, tire le signal
d’alarme.
Pas une seule médaille. Ni chez les hommes ni chez les femmes,
et pas non plus pour le champion olympique Clément Noël, que tous
les supporters français imaginaient déjà quitter Saalbach avec l’or
autour du cou étant donné son début de saison et une sixième place
(pour Thibaut Favrot en géant) pour meilleur résultat. L’équipe de
France ne pouvait pas faire pire que sur ces Mondiaux qui se sont
bouclés dimanche sur une nouvelle désillusion – et de taille – pour
les Bleus. Les Français, certes pas aidés par les blessures au fil
de la compétition de Caitlin McFarlane, Clarisse Brèche ou encore
Diego Orecchioni, n’avaient d’ailleurs pas tourné le dos à des
Mondiaux sur un tel fiasco depuis vingt ans.
David Chastan, qui se prenait quand même à rêver de trois
médailles (« ce serait vraiment un très bon résultat »)
lors de ces Mondiaux, conscient qu’il serait très difficile de
faire oublier Alexis Pinturault et Cyprien Sarrazin, tous deux
absents, ne s’en cache pas : « Le bilan n’est pas bon ».
Interrogé longuement dans L’Equipe, le patron du ski alpin
français tire le signal d’alarme, qui plus est à un an des Jeux
Olympiques de Milan-Cortina. « On doit vraiment travailler et
se remettre en question pour trouver de solutions, car on manque
clairement de densité et de niveau. » L’intéressé semble
toutefois d’autant plus inquiet que le chantier qui attend les
Bleus avant de pouvoir espérer de nouveau rivaliser avec les
meilleures nations de la planète paraît colossal. Et demandera
inévitablement du temps.
Chastan mise sur la
relève
« Cela ne se fait pas comme ça, du jour au lendemain (…)
Cela ne va pas tomber du ciel non plus. Il y a un travail à long
terme qui a déjà commencé, pour essayer d’avoir un système qui nous
permette d’alimenter les équipes de France avec un peu plus de
densité », constate Chastan, qui s’accroche néanmoins à
certaines disciplines (la descente et le géant hommes, le slalom
chez les hommes comme chez les femmes) pour tenter de rester
optimiste. « Il y a quand même des disciplines où on est
présents. Dans d’autres, c’est plus compliqué. »
Si l’ancien directeur des équipes de France masculines
uniquement n’est pas certain qu’un changement de staff résoudra
réellement les (gros) problèmes constatés en Autriche – « Je
ne sais pas, on va voir. Je ne suis pas quelqu’un qui touche
beaucoup aux staffs. Aux JO 2010, on fait zéro médaille et l’année
d’après aux Mondiaux avec le même staff et les mêmes athlètes, on
en fait quatre » – il compte en revanche s’appuyer très vite
sur la jeunesse, en rétablissant « dès le printemps
normalement » des groupes relève ou junior. Un domaine dans
lequel la France a beaucoup de retard par rapport à la concurrence,
à l’entendre. « Certains pays ont beaucoup plus de densité que
nous, avec plusieurs athlètes qui émergent. Nous, on n’a pas ce
volume-là. »
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