Lourdes accusations contre Corinne Diacre
A l’origine de son arrivée sur le
banc de Clermont, Sonia Souid n’est pas tendre avec l’ancienne
sélectionneuse de l’équipe de France féminine.
Dix ans après, Corinne Diacre demeure toujours une exception.
Devenue à l’été 2014 la première femme à officier à la tête d’une
équipe professionnelle masculine, l’ancienne capitaine des Bleues
n’a toujours pas eu de successeuse. Son arrivée à Clermont a été le
fruit d’un heureux concours de circonstances puisque le poste
devait initialement revenir à la Portugaise Helena Costa. Mais le
renoncement de cette dernière a obligé Claude Michy, le président
clermontois, à revoir ses plans.
Sa nomination avait de quoi surprendre au vu de son manque
d’expérience, limité à cette époque à son rôle d’adjoint aux côtés
de Bruno Bini, le sélectionneur de l’équipe de France féminine.
« J’avais envoyé des candidatures à beaucoup de clubs pour
coacher des équipes féminines et je n’ai reçu aucune réponse,
avait-elle expliqué. Je n’étais pas sûre d’avoir deux fois
cette opportunité. Je ne pouvais pas refuser. Je savais que, en
acceptant, je serais perçue comme la seule femme dans un univers
masculin, et c’est exactement ce qui s’est passé. De mon point de
vue, Clermont avait besoin d’un coach et ils m’ont recrutée à ce
poste. Ce sont les médias qui ont davantage parlé de moi en tant
que femme qu’en tant que coach. »
Corinne Diacre « n’a jamais assumé son rôle de
pionnière »
De l’aveu de Sonia Souid, à l’origine de sa venue, Corinne
Diacre n’a pas été épargnée sur le banc clermontois.
« C’est vrai qu’à Clermont, elle ne fait pas moins bien
que ses prédécesseurs, mais on lui en a quand même fait baver. On
disait qu’elle était mal fringuée, qu’elle ne souriait pas… Est-ce
qu’on ferait ça avec un coach masculin ? Je ne crois
pas », a-t-elle ainsi confié dans une interview à
So Foot.
L’agente n’épargne pas pour autant l’ancienne sélectionneuse de
l’équipe de France féminine. « La principale différence
entre nous, c’est que je suis une femme qui a envie d’aider les
femmes et que, selon moi, Corinne Diacre n’a pas ça en elle. Elle
sait qui lui a permis de signer au club, et j’aurais aimé qu’elle
ne se ferme pas à moi une fois en poste, que je puisse discuter
avec elle, proposer des choses en tant qu’agente. Ça nous aurait
permis d’avoir une relation mutuellement enrichissante »,
a-t-elle regretté.
« En fait, elle n’a jamais assumé son rôle de
pionnière, et aujourd’hui, quand on demande leur modèle à des
filles qui veulent devenir entraîneuse, elles ne citent jamais
Corinne Diacre, a-t-elle encore déploré. Moi, je suis consciente de
l’être à mon échelle et je me bats encore aujourd’hui pour toutes
les futures petites Sonia. »
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