Mayer et Lavillenie, la course contre la montre ratée

L’été dernier, on a vibré pour Léon Marchand, Teddy Riner,
Pauline Ferrand-Prévot, les frères Lebrun, Manon Apithy-Brunet,
Benjamin Thomas, Shirine Boukli, Billal Bennama, Cyrena
Samba-Mayela, Léo Bergère, Clarisse Agbégnénou, Kauli Vaast,
Florent Manaudou ou Valentin Madouas, tous médaillés aux Jeux
Olympiques de Paris 2024. Dans cette liste, pas de trace de Kevin
Mayer ni de Renaud Lavillenie. Normal, malheureusement, puisque les
deux athlètes n’ont même pas pris part au grand rendez-vous. Les
deux Français ont pourtant tout tenté pour être de la fête dans
l’Hexagone mais ils ont finalement manqué leur course contre la
montre.

Mayer renonce à moins de 24 heures du début du décathlon
olympique

Plus les jours, les semaines et les mois passaient, et plus la
pression augmentait. L’incertitude grandissait graduellement en
même temps que l’inquiétude, et le couperet a fini par tomber à
quelques encablures de la compétition. A moins de 24 heures du
début du décathlon olympique au Stade de France, Kevin Mayer a dû
se rendre à l’évidence et a annoncé ce que tout le monde redoutait
fortement : son forfait pour les JO disputés à la maison. Le
crève-cœur ne faisait quasi plus de doute, le double médaillé
d’argent de Rio et Tokyo ne briguerait pas de 3eme breloque à
Paris, contraint de renoncer après s’être blessé à la cuisse gauche
en plein 100 m haies au meeting de Paris, le 7 juillet à Charléty.
Avant sa blessure dans la dernière ligne droite avant l’événement
majeur, le détenteur du record du monde du décathlon avait déjà
grandement galéré pour décrocher le droit de participer. Il n’y
était parvenu qu’à moins de 3 semaines de la date limite, mi-juin
aux Championnats d’Europe à Rome. A 32 ans, Mayer a désormais le
regard tourné vers Los Angeles 2028, et pense même à 2032.

Lavillenie « ne peut pas ne pas penser » à Los Angeles
2028

Aux Etats-Unis, Renaud Lavillenie y sera peut-être à 41 ans. Le
champion olympique 2012 de la perche « ne peut pas ne pas penser »
à l’échéance californienne même si « les années passent », a-t-il
lâché le 6 juillet à la veille du meeting de Ligue de diamant de
Paris, au stade Charléty. Quelques jours plus tôt, le perchiste,
perturbé ces derniers mois par les blessures comme Mayer, n’avait
pu tenter les minima olympiques fixés à 5,82 m, entérinant de facto
sa non qualification aux JO parisiens. Plus d’un mois après sa
reprise de la compétition, Lavillenie, opéré d’une rupture
partielle du tendon de l’ischio-jambier de la cuisse gauche le 14
septembre 2023, n’avait pu faire mieux que 5,60 m. Pendant les JO,
l’athlète tricolore s’est consolé en vibrant très fort pour son ami
Armand Duplantis, sacré avec un bond record de 6,25 m.