Penaud, ce « sacré personnage »…

Le stade Chaban-Delmas résonne encore ce lundi de la performance
hallucinante de Damian Penaud avec l’UBB face aux Sharks dimanche
après-midi. Grâce à un triplé en première comme en seconde
mi-temps, l’ailier vedette des Girondins a réussi l’incroyable
exploit de marquer six essais lors de la victoire éclatante de son
équipe contre les Sud-Africains (66-12), première place à l’appui
avec un somptueux 20 points sur 20 possibles pour Bordeaux-Bègles
et son extra-terrestre du week-end. Jamais encore personne dans
l’histoire de la Champions Cup n’avait signé pareil festival.

Interrogés dans L’Equipe ce lundi, ses coéquipiers,
encore marqués par le récital de l’ancien Clermontois, y vont tous
de leur portrait plus qu’élogieux du natif de Brive. Certains sont
mêmes persuadés que le fils d’Alain Penaud, ex-international lui
aussi (mais à l’ouverture, pas à l’aile), peut mettre la barre
encore plus haut tant ses qualités sont phénoménales. Penaud, qui
n’avait toutefois jamais autant aplati dans un match de toute sa
vie, ne s’est d’ailleurs pas contenté d’empiler les essais
dimanche, il a aussi ajouté à sa masterclass du jour deux caviars,
pour Maxime Lucu dès le début de la seconde mi-temps puis à
destination du jeune novice Jacques Nguimbous en fin de match.

Gazzotti : « Tu te
dis qu’il n’est pas dans le match et il traverse le
terrain »

« C’est un record pour un joueur spécial, il est incroyable
! », commentait ainsi son entraîneur Yannick Bru, admiratif de
tout ce qu’est capable de faire son ailier sur les pelouses mais
aussi en dehors des terrains, où sa personnalité peut parfois
interpeller néanmoins. « C’est un sacré personnage ! Il passe
plus de temps à faire des tutos sur les échecs qu’à regarder le
plan de jeu dans la semaine », révèle ainsi le manager de
l’UBB, qui s’estime privilégié sans vouloir pour autant basculer
dans la « Penaud… verdose ».

« Il ne faut pas dix Damian dans un effectif, mais quand
t’en as un, c’est bien ! » Mathieu Jalibert (« ce n’est
pas le plus assidu à l’entraînement ») et Marko Gazzotti
(« Parfois, tu te dis qu’il n’est pas dans le match et cinq
secondes après, il traverse le terrain ») se félicitent eux
aussi d’être du côté de celui qui, dixit Bru, se fiche pourtant
autant de marquer des essais que d’attirer les projecteurs sur lui.
« Il se fout de mettre son ego en avant (…) et s’il était
obsédé par l’essai, il en aurait marqué sept dimanche. » Un
nouveau record qui ne fait probablement pas peur à « Super
Penaud », même si, vous l’aurez compris, il n’est pas du genre
à y penser.