Pogacar, le gros doute de Voeckler
Alors que Tadej Pogacar
s’alignera le 13 avril prochain sur Paris-Roubaix pour la première
fois de sa carrière, Thomas Voeckler s’interroge sur ses réelles
chances de dominer Mathieu van der Poel sur l’un des terrains de
jeu préféré du Néerlandais. Pour le sélectionneur des Bleus, le
Slovène peut en revanche espérer prendre sa revanche de Milan – San
Remo sur le Tour des Flandres.
Depuis que Mathieu van der Poel a eu le dernier mot face à Tadej
Pogacar lors d’un dernier Milan – San Remo épique, tous les fous de
vélo se languissent à l’idée de retrouver les deux hommes face à
face. Les retrouvailles sont programmées pour le Tour des Flandres
dimanche prochain, avant un nouveau duel, qui devrait cette fois
opposer les deux champions sur les pavés de Paris-Roubaix. Pour la
première fois de sa vie, le Slovène sera en effet de la partie.
Avec évidemment un seul objectif : célébrer cette première
participation par une victoire.
« Pogacar n’est pas un coureur comme les autres. Il a
beau rigoler, faire semblant d’être tête en l’air. Il sait très
bien ce qu’il fait. Il sait que Paris-Roubaix, ça sera moins simple
à gagner pour lui qu’un Tour de Lombardie, donc il sait qu’il doit
se donner le plus de chance possible et (…) peut-être aussi qu’il
ne veut pas perdre de temps. Il est en forme pour pouvoir le faire
et pouvoir le gagner. Il veut gagner maintenant », estime
Thomas Voeckler, interrogé dimanche soir sur RMC Sport
dans le cadre de « Bartoli Time ». Toutefois, entre
vouloir gagner et le faire, il y a un gouffre. Le sélectionneur des
Bleus est d’ailleurs certain que le triple vainqueur du Tour de
France aura beaucoup de mal à priver Van der Poel d’une nouvelle
victoire sur « l’Enfer du Nord ».
L’ancien coureur pense en revanche que le Tour des Flandres, que
« Pogi » a déjà remporté (en 2023), correspond davantage
aux qualités ainsi qu’au profil du meilleur coureur du monde.
« Paris-Roubaix et le Tour des Flandres vont parfaitement
à Mathieu van der Poel. Mais n’ayons pas peur des mots : le Tour
des Flandres va beaucoup mieux à Pogacar que ne lui va
Paris-Roubaix. Ce sont quand même deux courses totalement
différentes (…) Paris-Roubaix est une course à part sur laquelle il
peut se passer plein de choses, et pas uniquement des chutes ou des
crevaisons. »
Voeckler : « Si vous
lui enlevez son jouet… »
Comme beaucoup de monde, le consultant de France
Télévisions demande à voir. « Le parcours du Tour des
Flandres va beaucoup mieux à Pogacar mais je ne suis pas du tout
certain qu’il sera plus fort que Mathieu van der Poel sur le Tour
des Flandres (…) Pogacar a beaucoup moins de chances de gagner
Paris-Roubaix que de gagner le Tour des Flandres, mais s’il y va,
c’est qu’il a une chance. Et il a une réelle chance ! »
Comme tout le monde, Voeckler avoue qu’il s’est posé la question en
entendant que le champion du monde s’était entraîné sur les pavés
de Paris-Roubaix s’il allait enfin franchir le pas.
A entendre l’intéressé, le leader vedette de l’équipe UAE
Emirates n’avait pas les cartes en main, mais a su faire le
forcing. « Il attendait juste le feu vert de ses patrons
pour pouvoir le faire (…) Il leur a forcé la main (…) et ça a mis
du temps, car ce sont des enjeux économiques de fou. » Le
meilleur grimpeur 2012 est persuadé que la formation de Pogacar a
fait le bon choix. « Pogacar, il s’amuse, donc si vous lui
enlevez son jouet et qu’il devient un coureur qui fait ce qu’on lui
demande parce qu’il doit le faire et non pas parce qu’il en a
envie, vous commencez à perdre Pogacar et ce n’est plus Pogacar
après. »
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