Pourquoi Yannick Noah détestait Thierry Ardisson
Thierry Ardisson s’est éteint à
l’âge de 76 ans ce lundi. L’homme de télévision s’était révélé au
grand public après une interview polémique de Yannick
Noah.
Thierry Ardisson n’est plus. A 76 ans, l’animateur iconique et
ancien publicitaire est décédé ce lundi 14 juillet, emporté par la
maladie. Beau-père de l’ancien attaquant bordelais Sékou Mara,
celui que l’on surnommait « l’homme en noir » n’était pas
un grand amateur de sport pour autant. « Les productions
pensent toujours que les sportifs nous amèneront beaucoup
d’audience… Mais comme les gens savent que je n’y comprends rien,
ça ne donne pas grand-chose, confiait-il à L’Equipe Magazine
en 2019. Je prends plus de plaisir à interviewer un humoriste,
un écrivain ou un intello qu’un sportif qui n’a pas une nature à
s’exprimer et à faire des vannes. Je ne cours pas après. Quand
j’invite un sportif, c’est parce qu’il est très connu. Mais je ne
me suis jamais battu pour avoir Teddy Riner alors que tout le monde
le voulait… »
Même chose pour Kylian Mbappé, la star du ballon rond tricolore
auquel Thierry Ardisson aurait volontiers préféré Neymar – son
coéquipier parisien de l’époque – pour un hypothétique entretien
télévisuel. « J’inviterais plutôt Neymar que Mbappé parce
que c’est une rock star ! Mbappé, il est trop sage, trop bien
élevé. Le Brésilien est cinglé… » Et pourtant, c’est bien
un sportif qui a permis à Thierry Ardisson de se faire un nom à la
télévision. Un certain Yannick Noah.
« J’ai fait ma première télé au 13 Heures d’Antenne 2
pour m’expliquer sur une de ses interviews… Avec un confrère, on
publiait la série « Descente de police » dans Rock &
Folk. On interviewait les gens normalement et après on réécrivait
de façon violente. On transformait l’échange en interrogatoire de
flics. Noah a dû se dire: « C’est bon, c’est juste Rock &
Folk. » Il nous dit qu’il aime les pétards, que Pecci (un
ancien tennisman paraguayen, ndlr) prend de la coke… », se
remémorait il y a six ans le présentateur des émissions cultes
« Lunettes noires pour nuits blanches », « Tout le
monde en parle » ou encore « Salut les Terriens
! ».
Noah n’a jamais pardonné Ardisson
Oui mais voilà, la déclaration du vainqueur des Internationaux
de France 1983 – « J’aime le haschich » – fait
l’effet d’une bombe. « Tout le monde commence à dire qu’il
ne peut pas avoir raconté cela, qu’on l’a piégé, qu’on l’a fait
boire. […] Le ministre de la Santé (Jacques
Barrot à l’époque, ndlr) a dit que c’était faux, que Noah ne
pouvait pas fumer de pétards. Moi, j’ai bluffé en disant: « Si
vous continuez à me faire chier, je vais balancer tout ce que je
n’ai pas publié parce que j’en ai des tonnes comme ça sous le
pied. » Evidemment, je n’avais rien, mais ça a
marché. »
En revanche, Yannick Noah n’a jamais digéré ce « bad
buzz » avant l’heure. « Il est rancunier comme un
baobab ! Il n’a plus jamais voulu me parler, dixit Thierry
Ardisson. Un jour, mon pote Laurent Boyer organise une soirée
au Réservoir. Je tombe sur Noah et je lui dis: « Ecoute
Yannick, ça va, tu l’avais dit ! » Comme font les vedettes, il
me répond: « Mais oui, je vais venir dans ton émission. »
Il ne l’a jamais fait. Il est du genre à aller chez Drucker ou
Delahousse plutôt que de se faire emmerder chez Ardisson
! »
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