Sinner trop fort pour Djokovic

Jannik Sinner disputera dimanche sa première finale à
Roland-Garros. Impressionnant depuis le début de la quinzaine (il
n’a toujours pas perdu le moindre set), le numéro 1 mondial a
dominé Novak Djokovic en trois sets (6-4, 7-5, 7-6) vendredi dans
la seconde demi-finale et rejoint ainsi en finale son dauphin au
classement ATP Carlos Alcaraz, qui l’avait balayé juste avant le
tournoi à Rome. Le Sinner qui avait reçu une petite leçon face à
l’Espagnol ce jour-là n’a rien à voir toutefois avec celui qui
franchit les tours avec une aisance déconcertante depuis son retour
à Paris, où il avait déjà atteint les demi-finales l’année dernière
avant de buter sur Alcaraz, futur vainqueur.

Dimanche, pour la première finale de l’histoire Porte d’Auteuil
entre le numéro 1 mondial et son dauphin, hommes et femmes
confondus, mais également pour la première finale entre des joueurs
nés après 2000, il est compliqué de savoir avant l’heure qui de ces
deux immenses champions déjà – ils s’affronteront pour la première
fois pour le titre dans un tournoi du Grand Chelem – sortira
gagnant de ce duel que tout le monde attendait depuis le tirage au
sort. Ils ont toutefois montré depuis le début du tournoi qu’ils
n’avaient pas d’égal dans leur partie de tableau respective.
« Carlitos », certes en profitant de l’abandon de Lorenzo
Musetti, avait donné rendez-vous à son rival. Sinner a répondu
présent en faisant mordre la poussière à un Djokovic qui disputait
là sa treizième demi-finale dans la capitale. L’affrontement (le
neuvième entre l’Italien et le Serbe) a donné lieu au choc de
titans annoncé.

Sinner
inébranlable

Le premier joueur depuis Rafael Nadal à se retrouver dans le
dernier carré sans avoir perdu le moindre set a néanmoins dominé
les débats du premier au dernier point en dépit de la résistance,
parfois assez extraordinaire, et des efforts du Serbe pour tenter
de désarçonner son successeur au sommet du classement.
Malheureusement pour le « Djoker », qui a parfois dû
sortir des coups venus d’ailleurs pour réussir à déborder son
adversaire, il n’y avait rien à faire face à un Sinner qui avait
tout d’un mur en fond de court et a passé sa soirée à agresser le
« GOAT », très vite démuni dans tous les secteurs, y
compris les amorties, une tactique qui avait pourtant fait plier
Alexander Zverev au tour précédent.

L’homme aux 24 sacres en Grand Chelem s’est bien procuré (certes
tardivement) des occasions de perturber l’Italien, déroutant de
puissance et de solidité, dans son entreprise de démolition. Elle
ne lui ont pas suffi pour priver le meilleur joueur du monde,
vainqueur des deux derniers Grands Chelems, d’un nouveau succès en
trois sets, à l’issue d’un dernier jeu décisif marqué par ce smash
complètement manqué de Djokovic. Un raté qui restera néanmoins
anecdotique, tant le roi Sinner, qui en est désormais à vingt
victoires de suite en Majeur, semblait inébranlable. Face à
Alcaraz, la chanson pourrait être bien différente.